Archilio

Fondation Prada

Parfois provoquant dans ses prises de position sur l’architecture et l’urbanisme, Koolhaas pose un regard bienveillant sur le patrimoine. La fondation Prada en offre une illustration. Si les 19 000 m2 de cuves de brassage et d’entrepôts n’affichaient pas un caractère particulièrement remarquable, l’architecte et ses associés d’OMA ont pris le parti de les conserver dans leur intégralité et d’explorer, à partir de ce potentiel, de nouvelles typologies spatiales à rebours des simples boîtes blanches opaques qui sont devenus la plupart des musées. Les salles de la nouvelle fondation sont très lumineuses ; leurs échelles contrastées invitent à expérimenter différentes perceptions de l’art. Seul signe visible de cette transformation à l’extérieur, une peinture dorée habille le bâtiment existant le plus haut.

Ce patrimoine préservé, il devait pouvoir aussi se confronter au neuf, sans que l’un prenne le pas sur l’autre. C’est par ce jeu de friction et d’interaction que naît la complexité architecturale revendiquée par l’architecte. Trois nouveaux volumes sont donc greffés à l’existant. Le Podium, qui accueille l’exposition inaugurale, « Serial Classic », (commissaire Salvatore Settis), offre deux niveaux d’exposition modulables. La deuxième extension est un auditorium, dont les murs rétractables permettent d’obtenir au choix l’obscurité totale ou une pleine ouverture sur la cour. Le troisième élément, une tour blanche de dix étages, réservée aux collections permanentes, est encore en chantier.