Casa Batlló

La Casa Batlló est un édifice moderniste conçu par l’architecte Antoni Gaudí, chef de file de ce mouvement, de 1904 à 1906, à Barcelone. Elle est le résultat de la rénovation complète d’une vieille maison traditionnelle construite en 1877 par Emilio Sala Cortés. L’immeuble fut commandé par Josep Batlló i Casanovas, industriel du textile. La partie la plus connue de l’édifice est la façade, considérée comme l’une des plus originales de l’architecte, qui utilisa la pierre, le fer forgé, le trencadis de verre et la céramique polychrome ; Gaudí se fit seconder par les architectes Josep Maria Jujol et Joan Rubió i Bellver. L’édifice, qui figure sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Son style englobe tout ce qui définit l’Art Nouveau, une école d’artistes décoratifs français des années 1890, influencée par les formes sinueuses des plantes et de la nature. Au-delà des différentes interprétations de chaque partie ou détail spécifique, la Casa Batlló s’inscrit dans la vision naturaliste de Gaudí qui s’inspira du milieu marin. La variété des couleurs, la prédominance du bleu marine et de l’ocre des roches, confortent cette thèse. Le bleu marine est présent dans la décoration à base de céramiques, pour la façade, le vestibule et les patios.

La façade présente des textures, des couleurs et des images saisissantes qui concourent à évoquer des contes de fées et des rêves fantasmatiques. Les pièces sculpturales plus grandes qui créent les limites des balcons et qui encadrent l’entrée ressemblent à des os, suggérant un septum, des sourcils ou des clavicules, qui respectent le ton anthropomorphique. En montant au sommet de la Casa Batlló, ils sont accueillis par la surface reptilienne dominante du toit.

La ressemblance avec les créatures apparaît de manière frappante la nuit, lorsque la façade brille et hante avec ses structures squelettiques ressemblant à des os et ses ombres dramatiques. Antoni Gaudí a collaboré étroitement avec un fabricant de textile, Josep Maria Jujol, qui a principalement contribué à l’ornementation et à l’utilisation de la couleur dans les traitements de surface. On peut toujours anticiper que, dans les œuvres de Gaudí, il existe une imagerie religieuse récurrente qui est réalisée presque subliminalement. Des images et des textes religieux incrustés et semi-dissimulés sont plantés dans les étages supérieurs du bâtiment, ainsi que dans les petits détails autour de la façade.